Salut !

Comment vas-tu ?

Oui, je sais, d’habitude j’envoie ce mail le samedi. Je n’ai pas pu cette fois. Mais c’est encore le week-end et j’espère que le contenu te plaira !

Dans ce mail

• Contexte climatique

• Justice

• Alimentation et santé

• Les mots sont importants

• Sous l’autoroute, les droits humains

• Pétitions

Contexte climatique

• Près de 7 000 baleines mortes de faim suite à des vagues de chaleur, selon une étude.

• Pour la sixième année consécutive, un hiver plus chaud que les normales en France

• Les eaux du Lac Léman se réchauffent quatre à cinq fois plus vite que celles des océans.

• Les jours se réchauffent plus rapidement que les nuits

• Nous pourrions voir les premiers ouragans de catégorie 6 dès cette année

• Des échouages « sans précédent » d'oiseaux marins sur les côtes françaises

Les arbres pour lutter contre le changement climatique, ça marche. Il ne suffit pas de les planter, il faut surtout les laisser pousser ! C’est ce qu’on apprend dans Futura : “Il a suffit d'un siècle de reforestation pour changer l'évolution du réchauffement climatique sur une partie des États-Unis, rapporte une nouvelle étude publiée dans Earth's Future. (…) l'est des États-Unis s'est beaucoup moins réchauffé que le reste du pays - seulement 0,3 °C de réchauffement dans les régions où la reforestation a été mise en place, contre 0,7 °C de moyenne nationale."

Justice

Interdiction de détenir des animaux non-humains pendant un an pour le gérant de deux élevages de cochons, après 9 000 infractions. Ça fait une heure d’interdiction par infraction au bien-être animal constatée. À lire dans Actu.fr

Alimentation et santé

• Pourquoi mange-t-on si peu de légumes secs ? L'article de Justine Guitton-Boussion m'a permis de comprendre un truc : l'utilisation des engrais azotés de synthèse a réduit la production de légumineuses qui étaient utilisées pour fixer l'azote. Moins de production, donc moins de présence sur le marché.

• Végétarisme et véganisme: et si on formait mieux les médecins ? À lire dans Slate.

• Les microplastiques polluent même des sédiments anciens.

Les mots sont importants.

Nous sommes façonnés par les mots que nous lisons, utilisons. Il est donc primordial d’utiliser des mots juste, ne serait-ce que pour décrire la réalité.

Fait divers

La lutte contre le spécisme passe par les mots, par les représentations mentales qu’ils nous imposent. Cette semaine, Adonis Leroyer a publié dans le HuffPost un article intitulé Un grand requin blanc tue un cachalot échoué qu’un humain tentait de sauver. Sauf que, dès le sous-titre, la version est différente :

À Māhia en Nouvelle-Zélande, un requin a croqué le crâne d’une baleine échouée alors qu’une personne tentait de sauver.

Tu vois ce qui a changé ? Tout à coup, deux personnes ont disparu alors que le requin et la cachalot sont aussi sentients que l’humain. Quelle aurait pu être une description plus factuelle de l’événement ?

Une cachalot pygmée et son veau se sont échoués sur une plage. Un humain les a remis à l'eau.

C’est après que les choses divergent. De son point de vue, l’humain a agi ainsi pour les sauver. Mais, du point de vue du requin, l’humain a donné un coup de main pour accéder à de la nourriture. Le requin blanc a été opportuniste. L'article indique que la mère a été entièrement mangée.

Mais il y a eu une autre victime, que le titre n'indique pas, qu'on retrouve dans l'article : le veau, l’enfant de la cachalot. Il a été tué, par les humains cette fois. L'article indique qu'il a été “euthanasié par les autorités locales”. Il est souligné qu'il était devenu orphelin. Je suppose que ses chances de survie étaient faibles. Mais le fait est que le veau est la victime des humains, cette fois. Il a été tué et congelé pour des études scientifiques.

Un titre plus descriptif aurait donc pu être : Un humain tente de remettre à l'eau une cachalot pygmée et son veau échoués sur une plage, mais un grand requin blanc mange la mère et des scientifiques tuent l’enfant pour l’étudier.

Ce n’est plus la même histoire.

Je ne sais pas qui a été le plus opportuniste entre les scientifiques humains et le grand requin blanc. Je ne sais pas si l’enfant aurait pu être sauvé après des soins, une éducation adaptée. Mais, en tout cas, il y a eu plus d’un prédateur sur la plage, même si un homme a tenté de sauver une mère et son petit.

Toujours dans la catégorie de l’importance des mots, le texte « Âne » est une insulte aussi grave que « autiste », par Ithai Shaham

Steak question…

Après avoir viré le menu végétarien de Matignon, le 1er ministre a décrété, qu’il n’était plus possible de manger de steak végétal façon bouchère. Pire, des amendes si les gens utilisaient les mauvais mots. Étrangement, les tomates cœur de bœuf ne semblent pas concernées alors qu’elle contient aussi 0,8% de protéines végétales.

Cela arrive dans le contexte d’un Salon de l’agriculture parisien houleux, où Macron et le gouvernement ont cédé beaucoup aux lobbies de l’élevage. Dans 20 minutes, on peut lire :

Le gouvernement a présenté dimanche un grand plan sur l’élevage destiné à enrayer la baisse du cheptel français, comprenant aussi bien des mesures pour alléger la fiscalité des éleveurs que pour améliorer l’image de la viande. (…) Parmi les mesures proposées dans le plan figurent aussi une campagne de communication de 3 millions d’euros sur les métiers agricoles ou un « rappel » que la viande de synthèse « ne correspond pas à notre modèle d’alimentation ».

Alors, le décret sur les steaks végétaux, à côté de ces 3 millions d’euros, ne coûte rien au gouvernement, comme le disait ce matin Clément Victorovitch sur france info (lien spotifiy, la chronique n’est pas encore sur les autres plateformes).

Mais, là où les zoophages sont très forts avec cette interdiction de parler de steak végétal, c'est qu'ils arrivent à nous faire croire que la viande, les steaks, les saucisses, les jambons existent en eux-mêmes, alors qu'il s'agit d'abord de préparations de morceaux de cadavres d'animaux exploités et torturés. Si on écrivait cela sur l’étiquette, là aussi, l’histoire racontée serait différente.

Avec ce décret, la France est une exception en Europe. L’interdiction ne s’applique qu’aux produits fabriqués en France. Je pourrai donc continuer de manger mes merguez et steak allemands et catalans. Cela nuit seulement à l’économie française. Ces mecs sont des champions… Remarquable article de Cyrielle Cabot à ce propos, à lire sur France 24, avec les interventions de Florimond Peureux (ONAV) et Romain Espinosa (CNRS).

Entre nous, ce qui est trompeur, ce n’est pas indiquer clairement ce qu’est un produit. L’appelation “knacki végétale” pour un produit qui contient des œufs me semble beaucoup plus trompeuse qu’un “steak végan”. De même, appeler chips des produits laitiers me parait clairement trompeur. Celles et ceux qui lisent les petites lignes sur les paquets de chips savent…

De manière plus large, vu l’action de ce gouvernement, on comprend que l'Affaire du Siècle se pourvoie en cassation contre l'État pour faire reconnaître l'inaction climatique. Même si, l’action écocidaire du gouvernement semble de plus en plus volontariste…

Félicien Creuchet est chargé de communication à l’Agence de la transition écologique (Ademe) et membre du collectif Pour un réveil écologique. Dans une tribune à Vert, il incite les professionnel·les de la communication à exiger le droit de refuser de travailler pour des clients climaticides, un véritable organe de régulation publicitaire public et la mise en place de chartes d’éthique au sein des services de communication.

Sous l’autoroute, les droits humains

La situation dans les ZAD qui empêchent le projet de l’A69 d’avancer n’est pas seulement une histoire d’autoroute. Il est question d’un préfet qui torture des militants, d’un préfet qui affame des militants, d’acteurs économiques et politiques qui empêchent de manger et boire des humains.

• Michel Forst, rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l’environnement, dit, en, préambule d’un rapport publié cette semaine :

« La répression que subissent actuellement en Europe les militants environnementaux qui ont recours à des actions pacifiques de désobéissance civile constitue une menace majeure pour la démocratie et les droits humains. »

• Dans Reporterre, 15 jours de siège policier

• Malgré les avertissements de l’ONU (oui, l’ONU), les gendarmes empêchent toujours le ravitaillement des manifestants (Libé) Est-ce si étonnant lorsque 52% des forces de l'ordre considèrent que le succès de leur mission prime sur le respect de la loi ?

• Les opposants saisissent la Cour européenne des droits de l'homme en urgence. Réponse lundi ?

Jade Lindgaard, dans Mediapart, comment le Préfet et le concessionnaire agissent en dehors du cadre légal au regard des enjeux environnementaux. Le bois de la Crémade, à Saïx, par exemple est habité, par des “chauves-souris et des oiseaux cavernicoles, qui pour vivre ont besoin d’obscurité”. Les travaux avancent à marche forcée avant que les tribunaux se prononcent. Le fait sera accompli, les dégâts définitifs. La blague de l’écologue qui vient constater qu’il n’y a plus de faune après une semaine de tirs de bombes lacrymos, de nuits perturbées par le son et la lumière, par du pétrole déversé, des feux, des machines, des arbres tombés, bref, cette blague n’en est qu’une illustration.

Pétitions

Les pièges à colle, aussi appelé colle à rat ou piège à la glu, visant les rats et les souris sont extrêmement cruels. Les animaux piégés agonisent des heures voire des jours englués sur la plaque, avant de mourir de faim, de soif ou d’épuisement dans leurs propres excréments. Certains se déchirent la peau, rongent leurs propres membres ou se brisent les os en essayant de se décoller. Les yeux et muqueuses des animaux peuvent être pris dans la colle, entraînant une mort lente par étouffement.

PAZ lance une pétition pour interpeller Bricorama qui vend ces pièges à colle.

C’est tout pour aujourd’hui, bon dimanche !

Philippe

P.S. : Photo des lentilles par Andrew Martin

Tu es arrivé jusque-là et tu ne sais toujours pas ce qu’est ce mail ? C’est gênant. Je suis Philippe, végan depuis 10 ans et je fais une veille que je partage sur le Net depuis un peu plus longtemps. Dans ce mail, j’essaie de rassembler ce que j’ai trouvé durant la semaine, avec un focus sur la condition animale et l’état de notre biosphère. Je fais partie de ces écolos qui veulent réduire l’usage de la voiture au strict minimum. Je fais partie de ces antispécistes qui disent “personne” ou “gens” pour parler des êtres sentients.

Pour encore plus de veille, tu peux me suivre dans le fédivers.

Le like et le forward aident à la lutte contre le spécisme 😉